Prétextant aller suivre un cours de barbier, Lucien Gendron s’inscrivit à une école d’aviation de Cartierville et obtint son brevet de pilote privé en 1928. À l’été 1929, un premier emploi avec Laurentian Air Express l’envoya à Havre Saint-Pierre bombarder du haut des airs les bélugas du Saint-Laurent car, prétendait-on, leur trop grand nombre expliquait la baisse des saumons… La même année, la Société d’Aviation de Québec débutait ses opérations à l’aérodrome du Bois Gomin, sélectionnant Gendron comme premier pilote. Roméo Vachon, alors gérant de la Canadian Transcontinental Airways, recruta aussi Gendron pour quelques voyages. Soucieux de se perfectionner, Gendron poursuivit son apprentissage à Cartierville et au Camp Borden. En 1933, Anticosti Corporation l’engagea pour piloter son Curtiss Robin de surveillance forestière. En 1935, Gendron devint instructeur chez Curtiss-Reid à Cartierville.
Gendron devint aussi un spécialiste de la photographie aérienne, effectuant des relevés en Gaspésie, en Abitibi, au lac Saint-Jean, dans le nord de l’Ontario et de l’Alberta jusque sur la côte du Pacifique. Il sera ainsi le seul Canadien français d’origine à piloter dans les années 30 d’un bout à l’autre du Canada.
Quelques mois plus tard, Québec Airways entrait en opération, avec Roméo Vachon comme gérant. Vachon recruta Gendron pour le seconder sur la ligne Saint-Hubert – Rimouski visant à transporter le courrier transatlantique des paquebots faisant escale à Rimouski. L’hiver venu, Gendron transférait sur la ligne Sept-Îles – Natashquan, larguant du haut des airs les sacs de courrier de village en village le long de la Côte-Nord (d’abord en Fairchild 71 puis en DH89 Dragon Rapide). Plus tard, il prolongera le service jusqu’à Blanc-Sablon. Plusieurs vols nolisés l’amenèrent au Labrador, à Toronto, New York, etc. Gendron devint aussi un spécialiste de la photographie aérienne, effectuant des relevés en Gaspésie, en Abitibi, au lac Saint-Jean, dans le nord de l’Ontario et de l’Alberta jusque sur la côte du Pacifique. Il sera ainsi le seul Canadien français d’origine à piloter dans les années 30 d’un bout à l’autre du Canada. En 1941, il fut nommé directeur des opérations de Québec Airways, principal transporteur aérien au Québec. Source d’inspiration parmi les rares aviateurs canadiens français de l’époque, on le considérait comme la relève de Roméo Vachon. Malheureusement, l’année suivante Gendron perdit la vie dans un accident inusité à Port Cartier, en tentant de dégager les skis de son Dragon Rapide pris dans la neige. En glissant sur la neige, sa tête heurta l’hélice.
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