Domina Jalbert est né à Saint-Michel-des-Saints (Québec). Durant son enfance, sa famille déménagea à Woonsocket (Rhode Island), où il acquit la citoyenneté américaine. Pionnier de l’aviation, Jalbert décrocha en 1927 le brevet de pilote privé no 626. Passionné de cerfs-volants, il concevait à cette époque de grands cerfs-volants publicitaires (avec l’aide de sa mère à la machine à coudre). À l’approche de la guerre, la compagnie United States Rubber Co le recruta pour la fabrication des fameux ballons de barrage antiaériens qui défendirent Londres. Sa première grande invention, le «kytoon» (de «kyte» et «balloon»), date de cette époque. Réunissant les avantages du cerf-volant et du ballon captif, le kytoon a depuis été employé pour la photo aérienne, le déploiement d’antennes radio en altitude, la recherche atmosphérique, le soulèvement de billots lourds en forêt, etc. Jalbert fonda en 1949 la compagnie Jalbert Aerology Laboratory, s’intéressant aux parachutes. En 1953, aux commandes de son avion Beechcraft, Jalbert eut alors une vision: pourquoi ne pas dessiner un parachute ayant la forme d’une aile? Ainsi germa l’idée du «parafoil», une aile flexible, sans armature rigide mais dotée de caissons gonflés par le vent permettant de créer un profil aérodynamique et de générer de la portance. Breveté en 1966, le parafoil suscita rapidement l’enthousiasme.
En 1953, aux commandes de son avion Beechcraft, Jalbert eut alors une vision: pourquoi ne pas dessiner un parachute ayant la forme d’une aile? Ainsi germa l’idée du «parafoil», une aile flexible, sans armature rigide mais dotée de caissons gonflés par le vent permettant de créer un profil aérodynamique et de générer de la portance.
Jalbert fut crédité par certains de la plus grande contribution au parachutisme depuis les travaux de Léonard de Vinci. L’équipe américaine de parachutisme Golden Knights s’empressa d’adopter cette voilure révolutionnaire, surnommée «matelas volant», à cause de sa forme. Associé au parachute, le parafoil en diffère cependant au sens où, comme l’expliquait Jalbert, «le parafoil n’a pas été inventé en tant que dispositif de descente mais d’ascension». Ancêtre du parapente et des cerfs-volants de traction (utilisés pour le paraski et le kitesurf), le parafoil fut même testé par la NASA pour le retour des capsules spatiales. Récemment, la NASA reprenait les essais avec le prototype X-38. Le futur planeur orbital déploya un gigantesque parafoil de plus de 140 pieds d’envergure et de 7 500 pieds carrés, soit pratiquement une fois et demie l’envergure des ailes d’un Boeing 747! Un record précédent appartenait à Jalbert lui-même qui, en 1980, fit voler un gigantesque cerf-volant parafoil de 3 640 pieds carrés, générant plus de 10 000 livres de levée, retenu au sol par un camion lesté de 20 tonnes de gravier. En 1983, un cerf-volant parafoil de plus de 10 000 pieds carrés fut aussi testé.