Né à Philadelphie, Ellwood Wilson étudia le génie forestier en Allemagne et en Angleterre avant d’être nommé en 1907 chef ingénieur forestier à la papetière Laurentide de Grand-Mère. Alors que personne n’envisageait encore qu’on puisse un jour manquer de bois, Wilson promouvait déjà les programmes de reforestation. Il fut aussi l’initiateur de la St-Maurice Forest Protective Association, premier regroupement de papetières soucieuses de protéger la ressource contre les feux de forêts. Le besoin de disposer d’inventaires forestiers amena Wilson à se tourner vers l’aéronautique comme moyen plus efficace et plus rapide que les longues expéditions sur le terrain. Dès 1906, avant même le vol des premiers avions au Canada, il conçut le projet de monter en ballon pour obtenir une perspective aérienne des territoires de coupe. La difficulté de transporter le matériel nécessaire en pleine forêt fit cependant avorter ce projet inusité. Après la Première Guerre mondiale, Wilson publia divers articles prédisant du travail aux ex-aviateurs militaires dans le domaine forestier. Wilson fit une première démarche auprès d’un aviateur de Sherbrooke mais le projet tomba à l’eau lorsque le petit avion s’écrasa.
Alors que personne n’envisageait encore qu’on puisse un jour manquer de bois, Wilson promouvait déjà les programmes de reforestation. Il fut aussi l’initiateur de la St-Maurice Forest Protective Association, premier regroupement de papetières soucieuses de protéger la ressource contre les feux de forêts.
Via la St-Maurice Forest Protective Association, Wilson réquisitionna alors du surplus militaire américain laissé à la base de Dartmouth en Nouvelle-Écosse : deux hydravions Curtiss HS-2L conçus pour la patrouille anti-sous-marine. Les appareils furent convoyés en juin 1919 par les aviateurs Stuart Graham et «Bill» Kahre, permettant à Wilson de mettre sur pied au Lac-à-la-Tortue le premier service aérien de brousse au Canada (qui deviendra Laurentide Air Service en 1922). Le service innovait en effectuant la patrouille des feux de forêts et l’inventaire forestier. Souhaitant développer davantage le domaine de la cartographie aérienne, Wilson se rendit en 1922 à New York rencontrer Sherman Fairchild, lequel venait de mettre sur le marché une caméra aérienne révolutionnaire. À son retour, Wilson fonda, toujours au Lac-à-la-Tortue, la compagnie Fairchild Aerial Surveys (of Canada), rebaptisée Fairchild Aviation en 1926. Ces deux initiatives, nées d’un esprit visionnaire, ont marqué l’histoire de l’aviation civile canadienne et consacré le Lac-à-la-Tortue comme berceau de l’aviation de brousse commerciale au pays. Honoré par la Canadian Pulp and Paper Association, Ellwood Wilson fut le premier récipiendaire en 1942 de la médaille portant son nom.