Natif de Québec, Gilles Simard eut la piqûre de l’aviation en 1928, à l’âge de 5 ans, lors de l’atterrissage historique de Lindbergh sur les Plaines d’Abraham, en relation avec l’affaire du Bremen. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclata, Simard s’enrôla dans l’aviation royale canadienne et devint pilote de bombardiers au sein de la célèbre escadrille 425. Baptisée «Les Alouettes», cette escadrille se composait majoritairement de Canadiens-français. Pour son brio et sa détermination, Gilles Simard reçut la médaille DFC. Après la guerre, Simard se joignit à la Compagnie d’Aviation Charlevoix-Saguenay, service aérien humanitaire fondé en 1937 par le curé Joseph Thibeault de Grandes-Bergeronnes (près de Tadoussac). Le travail consistait à venir en aide aux communautés isolées de la côte, principalement en hiver alors que la région se retrouvait sans réseau routier. Les pilotes travaillaient sans véritable salaire, transportant nourriture, malades, femmes éprouvant des grossesses difficiles, etc. De cette période, Simard dira plus tard: «Le curé Thibeault nous aimait tellement. Il nous engueulait tout le temps, mais il nous prenait pour ses enfants. Ce n’était pas une question d’argent. Lui, c’était le secours à la population […] Prendre trois jours pour se rendre à Chicoutimi quand on faisait ça en 35 minutes avec l’avion… Alors après Dieu, je pense bien que c’était les pilotes».
Après la guerre, Simard se joignit à la Compagnie d’Aviation Charlevoix-Saguenay, service aérien humanitaire fondé en 1937 par le curé Joseph Thibeault de Grandes-Bergeronnes (près de Tadoussac).
De 1948 à 1953, Simard travailla pour les Ailes du Nord à Sept-Îles, larguant le courrier de village en village le long de la Côte-Nord jusqu’à Blanc-Sablon. Il fut ensuite à l’emploi d’Air Rimouski, qui devint Québecair en 1957. Simard fut nommé chef-pilote. Québecair connaissait alors une période de grande expansion, profitant du vaste chantier de la Dew Line, une ligne de radars militaires dans le Grand Nord. Le travail était dur et les heures longues. Les aviateurs évoluaient régulièrement au-dessus de territoires non cartographiés. En 1967, Simard se joignit au Service aérien du gouvernement québécois à titre de pilote de DC-3. Il avait aussi la responsabilité de s’occuper des aéroports du service aérien, Saint-Honoré, Bonaventure, La Sarre et Amqui. Dans les années 80, Simard fut nommé Directeur à l’exploitation et Directeur général intérimaire. À sa retraite du Service aérien en 1987, il retourna au pilotage de brousse, pilotant des DC-4 pour Conifair.
Pionnier de l’aviation civile et meneur d’hommes, Gilles Simard sut s’établir comme un des pilotes les plus respectés de sa génération.
1. Distinguished Flying Cross