Né au Michigan de parents Canadiens-français, Hervé St-Martin fut pilote durant la Première Guerre mondiale. De retour au Canada, il décrocha la première licence de pilote commercial obtenue par un francophone (no 23), octroyée le même jour que sa licence de mécanicien, le 27 mai 1920. La même année, St-Martin était recruté par Canadian Aerial Services de Cartierville, une nouvelle compagnie se spécialisant dans les baptêmes de l’air, combats aériens simulés, courses contre automobiles, sauts de parachutistes, cascades de cinéma, etc. Le 4 février 1922, accompagné de Roy Maxwell, St-Martin fut le premier à voler en hiver jusqu’à la Baie James (à bord d’un Avro 504K… à cabine ouverte!). Après plusieurs voyages à Moose Factory pour le compte d’un prospecteur, un atterrissage forcé à 100 km au nord de Cochrane obligea St-Martin à revenir à pied. À la même époque, St-Martin formait avec Tom Wheeler la Laurentian Air Services. La compagnie transportait les villégiateurs de l’Hôtel Gray Rocks dans les Laurentides.
De retour au Canada, il décrocha la première licence de pilote commercial obtenue par un francophone (no 23), octroyée le même jour que sa licence de mécanicien, le 27 mai 1920.
En 1925, St-Martin fut aussi pilote pour une expédition de l’Université McGill visant à étudier les glaces du Saint-Laurent. Pionnier de l’aéropostale à la Canadian Airways, St-Martin inaugura le 5 mai 1928 la ligne Montréal-Toronto, relayant la distribution du courrier transatlantique des paquebots arrivant à Rimouski. La même année, St-Martin était nommé chef-pilote à la Continental Aero Corporation de Saint-Hubert. Il était alors unanimement reconnu comme l’un des meilleurs pilotes. En 1930, il participait à des patrouilles contractées à Rimouski par la Commission des liqueurs du Québec pour détecter les navires de contrebande d’alcool. Opérant ensuite son propre service aérien dans la région du lac Saint-Jean, St-Martin Air Transport, il avait alors une phobie: ne jamais voler dans un avion à moins d’en être le pilote. Ironie du sort, il perdit la vie en 1939, au cours de l’une des seules envolées où il n’était pas aux commandes, occupé à filmer un troupeau de caribous. Cherchant à obtenir un meilleur angle de vue, le pilote inexpérimenté à ses côtés perdit le contrôle du WACO qui s’écrasa fatalement. C’est en visionnant la bobine du film tourné par St-Martin que l’enquête, menée par son ami Stuart Graham, permit de reconstituer la tragédie.