Sur les traces de son frère aîné Louis, Jean-Émile Bisson débuta dans l’aviation en 1937, effectuant son premier solo à 17 ans, après seulement trois heures et demie d’instruction en vol. Le 21 février 1938, il obtenait sa licence de pilote privé. Avec moins de quinze heures de vol, parlant à peine anglais, il réussissait ensuite l’exploit de piloter un frêle biplan Fleet Finch d’Ottawa jusqu’à Whitehorse au Yukon, un périple de 4000 km. Avec cet avion, Bisson allait servir les missions de Mgr Jean-Louis Coudert, évêque du Grand Nord canadien. En cours de route, à Chapleau, il lui fallut convertir l’avion en hydravion… et apprendre de lui-même à piloter sur flotteurs. Durant la Deuxième Guerre mondiale, Jean-Émile Bisson réalisa des vols de repérage le long de l’«Alaska Highway» pour l’établissement de radiophares. Il fut aussi instructeur à Dorval puis effectua au sein du RAF Ferry Command le convoyage de bombardiers vers l’Europe et l’Afrique. Après la guerre, Jean-Émile Bisson travailla en Amérique du sud, d’abord en Argentine pour le riche armateur de bateaux Alberto Dodero, puis comme pilote personnel d’Evita Peron, la célèbre épouse du président argentin. Il devint ensuite chef pilote de la «Linea Aeropostal Venezolana», pilotant pendant quatre ans des quadrimoteurs Constellation sur la ligne Caracas-New York via La Havane et jusqu’à Lima au Pérou.
Spécialiste en sécurité aérienne, il visita la majorité des pays membres de l’OACI, voyageant continuellement de par le monde.
En 1952, il se joignit à l’Organisation de l’Aviation civile internationale (OACI), travaillant principalement à la délégation de Beyrouth et de Tunis. Spécialiste en sécurité aérienne, il visita la majorité des pays membres de l’OACI, voyageant continuellement de par le monde. Par exemple, lors d’un bref séjour dans sa ville natale de Hull, en juillet 1960, Bisson indiqua aux journalistes qu’il prévoyait se rendre le mois suivant en Arabie Saoudite, pour effectuer une tournée des pays du Proche-Orient, procéder ensuite au Pakistan et probablement passer Noël… au Vietnam ! À la fin des années 60, Bisson fut détaché à titre de conseiller aéronautique au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Quittant l’OACI en 1968, Jean-Émile Bisson travailla ensuite pendant seize ans chez Canadair, principalement comme responsable de marketing, s’occupant notamment de la mise en marché des CL-215 en Europe et en Afrique du Nord.