Cet escadron de bombardement fut formé durant la Deuxième Guerre mondiale dans le but de regrouper principalement des aviateurs canadien-français au sein d’une même unité. Baptisée «Alouettes», l’escadrille adopta comme devise: «Je te plumerai». À l’automne 1942, l’escadrille fut déclarée opérationnelle, sous la responsabilité du commandant J.M.W. «Joe» St-Pierre (AFC, DFC us), des chefs d’escadrille Georges Roy (DFC) et Logan Savard (DFC), et du mécanicien en chef Hilaire Roberge (MBE). L’unité opéra à partir d’Angleterre, sauf entre mai et octobre 1943 où elle fut déployée en Tunisie pour une série de raids sur l’Italie. Équipée de bombardiers Wellington (remplacés par des Halifax en décembre 43), l’escadrille accomplit 287 raids, 24 missions de largage de mines en mer et 11 opérations de lancement de tracts. Elle frappa sans relâche le complexe militaro-industriel de l’Allemagne (Kiel, Essen, Hambourg, Berlin, Cologne…), s’attaqua aux bases de U-boats en France occupée, détruisit des sites de V-1, etc. L’escadron servit ainsi avec honneur et distinction, accomplissant de hauts faits d’armes (2 MBE, 163 DFC, 4 DFC*, 2 GM, 18 DFM, 1 AFC, 1 DFC us). Parmi ses hommes les plus décorés, mentionnons Marcel St-Germain (GM, DFC), Maurice Marquet (GM), J.R. Arcand (DFC*) et Yvon Côté (DFC*). Mais plus de 250 hommes perdirent la vie. L’Escadrille 425 permit aux Canadiens-français, pour la première véritable fois, d’accéder massivement au monde de l’aviation. L’aviation d’après-guerre puisera abondamment dans ce bassin de main-d’œuvre qualifiée.
L’Escadrille 425 permit aux Canadiens-français, pour la première véritable fois, d’accéder massivement au monde de l’aviation. L’aviation d’après-guerre puisera abondamment dans ce bassin de main-d’œuvre qualifiée.
Nombre d’anciens «Alouettes» marqueront ainsi le développement ultérieur de l’aviation civile, comme Gilles Simard (DFC) chef-pilote de Québecair, Léopold Brochu (DFC) directeur de l’aéroport de Québec, Gilles Boulanger (DFC) fondateur du pageant «Les Faucheurs de Marguerites». D’autres devinrent des militaires de carrière influents, tels Lucien «Joe» Lecomte (DFC, CG), Gabriel Taschereau (DFC) et Édouard Jean (DFC). Gilles Lamontagne fut Ministre de la défense. Jean-Claude Hébert (DFC, OC) dirigea Bombardier… La liste semble sans fin. En ce sens, l’impact du 425 dépassa de beaucoup sa seule période opérationnelle de temps de guerre. À l’issue du conflit, Réal St-Amour (MBE) et Paul Bourdages organisèrent l’Amicale de l’Escadrille 425. La première rencontre eut lieu en 1948 et réunit plus de 1200 vétérans. Désactivé en 1945, l’Escadron 425 Alouettes fut réactivé en 1954, à Saint-Hubert. C’est aujourd’hui une unité de chasse basée à Bagotville.