Interrompant ses études à l’Université McGill, le Montréalais Marcel Camille Dubuc s’enrôla en 1915 dans le RNAS (Royal Naval Air Service). Il apprit à piloter sur un biplan Wright B, à l’école de la famille Stinson, située à San Antonio, au Texas. Son instructeur fut la célèbre Marjorie Stinson. Le coût de la formation s’élevait à un dollar la minute (plus un dépôt en cas de dommage à l’avion…). Complétant son entraînement en un temps record de trois heures et quarante minutes, Dubuc décrocha le 18 décembre 1915 le brevet no 377 de l’Aero Club of America. Il figure au nombre des 119 aviateurs formés au sein de l’organisation des frères Wright. Revenu à Ottawa avec le grade de sous-lieutenant, Dubuc fut transféré en Angleterre pour poursuivre son entraînement à la base navale de Windermere, puis fut muté à la station de Killingholme. Spécialisé dans le pilotage d’hydravions tel le Short 184, il fut aussi un des premiers pilotes embarqués, servant durant la Première Guerre mondiale sur le porte-hydravions H.M.S. Engadine et le porte-avions H.M.S. Campania. Premier véritable porte-avions opérationnel de l’histoire de la marine militaire, le Campania était un ancien navire de ligne de la Cunard auquel on avait ajouté un pont d’envol pour permettre l’appontage de petits chasseurs tels les Sopwith Pup, munis de patins. Le navire était aussi équipé de grues pouvant descendre des hydravions à la mer.
Après plus de deux ans de patrouille anti-sousmarine et de chasse aux zeppelins, Dubuc termina la guerre comme instructeur à la station de East Fortune, en Écosse.
Membre de la force de réserve dans les années 1930, il fut pressenti pour organiser et devenir le premier commandant de l’escadrille de bombardement no 18 (future 438), basée à Saint-Hubert. Dubuc commanda l’escadrille de sa formation en mai 1936 jusqu’en août 1939. Toujours basé à Saint-Hubert, le 438 est aujourd’hui un escadron tactique d’hélicoptères équipé de CH-146 Griffon. Durant la Deuxième Guerre mondiale, Dubuc commanda tour à tour les centres d’entraînement de Montréal, Saskatoon, Brantford et Saint-Hubert, étant notamment responsable des écoles de télégraphie sans fil (T.S.F.) et de pilotage avancé (Service Flying Training). Le 10 février 1944, pilotant toujours en service actif, trois décennies après l’obtention de son brevet, Dubuc se blessa au cours d’un atterrissage forcé à Saint-Hubert. Il se retira au grade de colonel et capitaine de groupe.
Voir aussi Le Québec et les guerres mondiales