Robert Noorduyn naquit en Hollande. Parlant quatre langues, il étudia en Allemagne puis émigra en Angleterre où il entreprit sa carrière en 1913 comme apprenti chez Sopwith Aviation, Armstrong-Whitworth et British Aerial Transport Co. En 1920, le constructeur allemand Anthony Fokker tenta une percée en Amérique et fit appel à lui. De 1920 à 1929, Noorduyn fut directeur des ventes, responsable de l’ingénierie et des opérations de vol pour les USA et le Canada. Noorduyn dirigea la conversion du Fokker F7 en Fokker Trimotor F-10A (utilisé par Byrd lors de son expédition vers le Pôle Nord). Il contribua à la conception du Fokker Universal et dessina les flotteurs des Universal de l’Aviation Royale Canadienne pour une expédition au Détroit d’Hudson. En collaboration avec Canadian Vickers de Montréal, il prit part au projet du Super-Universal, version améliorée du Universal. En 1929, Noorduyn devint vice-président de Bellanca Aircraft Corp., contribuant à la création des modèles Pacemaker et Skyrocket. Après un passage chez Pitcairn Aircraft, Noorduyn ouvrit en 1934 son propre bureau à Montréal, fondant la compagnie Noorduyn Aircraft Ltd. (qui devint Noorduyn Aviation Ltd. en 1935). Son objectif était de concevoir le meilleur avion de brousse qui soit, en mettant l’accent sur le confort du poste de pilotage et surtout la capacité de l’appareil à performer de façon optimale sur flotteurs et sur skis.
Après un passage chez Pitcairn Aircraft, Noorduyn ouvrit en 1934 son propre bureau à Montréal, fondant la compagnie Noorduyn Aircraft Ltd. (qui devint Noorduyn Aviation Ltd. en 1935).
Pour ce faire, Noorduyn s’entoura des meilleurs techniciens disponibles, à commencer par Irénée «Pete» Vachon qu’il nomma surintendant d’atelier. Parmi les autres membres de son équipe, citons Walter Clayton, Austin Latremouille, Fred Wheeler, Joe Zinnato. Au printemps 1935, dans le vieil hangar de Curtiss-Reid à Cartierville, la construction du prototype débuta. Les débuts furent difficiles, les employés ayant même à travailler pendant trois semaines sans salaire. Malgré tout, le dynamisme et la confiance en Noorduyn les incitaient à continuer. À l’automne, le premier prototype du Norseman, immatriculé CF-AYO, prit son envol sur flotteurs à Pointe-aux-Trembles (aux anciennes installations de la Compagnie Aérienne Franco-Canadienne). Ce fut un succès immédiat. CF-AYO fut même acheté par Dominion Skyways. Premier best-seller mondial de l’industrie aéronautique montréalaise, plus de 900 Norseman furent construits de 1935 à 1959. Durant la guerre, l’usine Noorduyn de Cartierville produisit également sous license environ 2800 avions d’entraînement Harvard.