Roland Ferguson est né dans un camp forestier de l’île d’Anticosti. Il débuta comme travailleur forestier sur les chantiers de la Côte-Nord. En 1944, Ferguson était engagé comme apprenti-mécanicien et homme d’équipage (crewman) sur les Norseman et DH89 Dragon Rapide de la Canadian Pacific Air Lines. En 1947, les Ailes du Nord faisaient appel à lui pour un rôle similaire. En 1949, Ferguson devenait mécanicien à la Hollinger Ungava Transport (HUT), compagnie établie pour organiser le transport aérien des marchandises destinées à la construction du chemin de fer entre Sept-Îles et Schefferville. En 1951, Ferguson partit suivre son cours de pilote à Cartierville, chez Laurentide Aviation. Après l’obtention de sa licence commerciale en 1952, il fit équipe avec Henri-Paul Boudreau pour piloter les divers avions de la HUT (Norseman, DC-3, Canso). À titre de pilote, il revint aux Ailes du Nord entre 1955 et 1959, effectuant le transport médical et la livraison du courrier de Sept-Îles à Blanc-Sablon. De 1960 à 1963, il occupa le poste de chef-pilote pour la Sept-Îles Air Services, propriété des frères Blanchette. De 1969 à 1974, il fut chef-pilote aux Ailes du Nord. Il pilota pour Why Aviation entre 1980 et 1983. Ferguson fonda aussi quelques entreprises, notamment la St. Lawrence Fishing and Hunting Club Aviation en 1964, et Air Brousse en 1974 (vendue en 1988, cette compagnie deviendra Alexandair, puis Air Saguenay et aujourd’hui Air Satellite).
Reconnu comme un talentueux pilote, son nom était gage de fiabilité dans le milieu de l’aviation de brousse.
Les plus célèbres politiciens n’hésitaient pas à retenir ses services pour les mener à leurs parties de pêche, notamment Maurice Duplessis, C.D. Howe, Joe Smallwood, Georges Humphrey (secrétaire-trésorier d’Eisenhower). Dans la tradition des meilleurs pilotes de brousse, on lui attribue un nombre incalculable d’évacuations médicales dans les pires conditions météorologiques (famille autochtone en état de famine, femme en hémorragie au lac Saint-Joseph, homme souffrant d’une péritonite à Anticosti, fillette mourante à Saint-Augustin, aviateurs secourus au lac Manouane, etc.). Pour la population nord-côtière, Roland Ferguson est une figure héroïque autant qu’un pionnier. À la fin des années 1980, au terme de quelques 25 000 heures de vol, Ferguson se tournait vers son autre passion: les pourvoiries. Il ne prit définitivement sa retraite qu’en 2001, en tant que directeur de la pourvoirie Moisie Ouapatec.
Monsieur Ferguson est décédé le 18 décembre 2015 à l’âge de 87 ans.
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