Ingénieur britannique, Wilfrid Thomas Reid débuta dans les années 10 en Angleterre, d’abord à la Royal Aircraft Factory puis chez Bristol Aeroplane. Il travailla sur une variété d’aéronefs innovateurs tels le chasseur biplan M.R.1 en métal, le bombardier géant triplan Braemar et le Bristol Ten Seater. En 1921, à l’âge seulement de 34 ans, Reid fut nommé concepteur en chef chez Bristol. En 1924, Vickers l’embaucha au même titre pour développer au sein de sa filiale de Montréal, Canadian Vickers - alors seul constructeur aéronautique au Canada - le projet d’un hydravion spécialement conçu pour le contexte canadien. Reid développa ainsi le Vickers Vedette. Construit à 61 exemplaires (dont 6 en version amphibie pour le Chili), le Vedette marquait les débuts véritables de l’industrie aéronautique canadienne et fut l’aéronef le plus construit au pays durant l’entre-deux-guerres. La maquette du prototype fut testée en soufflerie, une autre première au Canada. Reid conçut ensuite les modèles Vanessa, Vista, Vigil, Velos, Varuna et HS-3L. Pour sa contribution importante à l’aéronautique, Reid fut honoré en novembre 1925 du titre de «Fellow» par la Royal Aeronautical Society. Reid quitta Canadian Vickers pour fonder, en février 1928, Reid Aircraft. Recueillant du financement d’un groupe de pilotes vétérans montréalais, l’entreprise se porta acquéreure du terrain d’aviation de Cartieville.
Pour sa contribution importante à l’aéronautique, Reid fut honoré, en novembre 1925, du titre de «Fellow» par la Royal Aeronautical Society. Reid quitta Canadian Vickers pour fonder, en février 1928, Reid Aircraft.
Reid conçut le Reid Rambler, biplan d’entraînement destiné aux nombreux aéroclubs émergents. Le prototype effectua son premier vol le 23 septembre (étant «baptisé» par le maire Camilien Houde le 29 septembre). Le Rambler connut du succès, compte tenu de la crise économique qui s’ensuivit. Ses ailes se repliaient pour en faciliter l’entreposage. L’as québécois, George Beurling, apprendra à piloter sur le Rambler. Souhaitant s’implanter au Canada, l’avionnerie américaine Curtiss s’intéressait aussi à la construction métallique du Rambler et décida d’investir dans l’affaire. En décembre 1928, naissait donc Curtiss-Reid Aircraft. Disposant de capitaux considérables, Curtiss-Reid Aircraft développa l’aéroport de Cartierville et ouvrit trois autres divisions: Curtiss-Reid Flying Schools (avec filiales à Kingston et Toronto), Curtiss-Reid Airways (dotée d’une base à Saint-Félicien) et Curtiss-Reid Flying Service. Victime de la crise, l’entreprise fera cependant faillite en 1932 mais sera immédiatement réactivée par le groupe Montreal Aircraft Industries, dirigé par J.A.D. McCurdy. Même si Wilfrid Reid devint alors président de la compagnie Crude Oil Engine and Engineering de Montréal, son nom, Curtiss-Reid, devait rester prédominant sur la scène aéronautique québécoise jusque dans les années 50. En 1994, une pièce de la Monnaie royale canadienne fut émise en l’honneur de W.T. Reid et du Vickers Vedette.