Wilfrid Thibault débuta dans l'aviation en 1923 au Lac-à-la-Tortue, le berceau de l'aviation de brousse commerciale au pays, Il fut à l'emploi de la Laurentide Air Service, première compagnie aérienne d'envergure au Canada. Engagé, tout comme son père Stanley, à titre de menuisier, Wilfrid apprit graduellement les diverses facettes du métier de mécanicien, aux côtés de professionnels chevronnés comme Romeo et Irénée Vachon.
De ce pionnier de première génération, certains écrivirent : "Souhaiter posséder le centième de ses connaissances en mécanique.
Accompagnant les pilotes pratiquement à chaque envolée, les mécaniciens occupèrent alors un poste clé dans les opérations courantes, La flotte de la Laurentide se composait principalement d‘hydravions Curtiss HS-2L datant de la Première Guerre mondiale. Leurs moteurs Liberty, peu fiables et difficiles à faire démarrer, exigeaient une vidange d'huile à toutes les 40 heures de vol et une révision complète aux 100 heures.
Connaissant une très longue carrière, Thibault travailla par la suite pour plusieurs compagnies, notamment Canadian Airways, Dominion Skyways à Rouyn, Mont-Laurier Aviation à Roberval, et finalement Nordair après la fusion de Mont-Laurier Aviation et Boréal Airways en 1958, il fut alors considéré comme le doyen des mécaniciens de brousse et il fut respecté de tous.
L’histoire a gardé de Wilfrid Thibault le souvenir d’un mécanicien très doué et apprécié par ses confrères, Alors à l'emploi de la Dominion Skyways, en 1941,Thibault en impressionna plus d‘un en effectuant la remise en condition du célèbre prototype du Norseman CFAAYO, incluant le démontage des ailes, volets et ailerons, le remplacement du recouvrement en toile de l'avion, l'ajustement des contrôles, l'inspection complète du fuselage, etc.
Prolongeant la tradition familiale à une troisième génération, son fils Bertrand Thibault connut lui aussi une longue carrière dans l'aviation.